2 filles sur le toit - Alice Kuipers.

Résumé : Un trimestre qui commence, c’est toujours l’occasion de prendre un nouveau départ. Mais pour Sophie, tout est désormais différent… Emily, sa sœur, ne sera plus jamais là. Et la vie sans elle plus jamais comme avant. Pourtant, pour les autres, elle continue : la nouvelle lui crie dessus, les profs sont mécontents, et sa meilleure amie s’est rapprochée de Megan, la peste du lycée. Sophie doit désormais faire face, se reconstruire, et oublier le pire.

J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque il y a quelque semaines, un peu beaucoup par hasard. J'avais déjà pris deux livres, mais en voulait un troisième pour ne pas avoir à y retourner trop vite. Hors aucun ne me tentait. Si j'ai pris celui-ci, c'est seulement parce qu'il était en tête de gondole sur un rayon, et aussi parce que je venais de prendre l'autre roman de l'auteur, car ni la couverture ni le résumé ( qui au dos de mon édition est en réalité la première page du livre qui ne nous en dit pas beaucoup sur l'histoire ) ne me tentait vraiment. 

Ici, on découvre la vie de Sophie, qui peine à se remettre de la mort de sa soeur. Elle et sa mère ont beaucoup de mal à faire leur deuil, malgré les efforts de leurs amis respectifs, qui tentent de leur mieux de les aider. Sophie se rend chez sa psy Lynda régulièrement, et c'est celle-ci qui lui suggère d'écrire ce qu'elle ressent dans un cahier. Au départ dubitative, Sophie tente néanmoins le coup, et commence à tenir son journal, dans lequel elle raconte la vie sans sa soeur, et ses difficultés à reprendre le cours de sa vie. 

Je dois dire que j'ai beaucoup aimé ce livre ! J'avais déjà adoré Ne t'inquiète pas pour moi, le premier roman d'Alice Kuipers, que j'ai lu il y a quelques semaines, et je n'ai pas été déçue par ce second roman !  

Tout d'abord, comme le résumé au dos de mon livre n'en disait que très très peu sur l'histoire, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre. On découvre Sophie chez sa psy, au moment ou celle-ci lui donne le cahier, mais on ne sait pas pourquoi elle est là, ni ce qu'il lui est arrivé. Au fil des pages, on comprend que sa soeur aînée, Emily, est morte, mais on ne sait pas comment jusqu'à plus de la moitié du livre.

Sophie, ainsi que sa mère, sont très perturbées depuis la mort d'Emily, qui a eu lieue quelque mois auparavant. Elles ne parviennent pas à faire leur deuil, et s'enferment dans leur malheur. Elles sont dans le déni ( Sophie refuse de penser à ce qu'il s'est passé, et sa mère refuse qu'on bouge quoique ce soit dans la chambre d'Emily ). Elles refusent l'aide de leurs amis, qui se retrouvent impuissants et ne savent pas comment s'y prendre avec elles. La mère de Sophie n'a toujours pas repris le travail, et elle passe ses journées dans la pièce dans laquelle elle entrepose sa collection, qui consiste en un bric-à-brac d'objets perdus par d'autres gens et qu'elle ramasse. De plus elle pleure beaucoup. Quant à Sophie, même si elle essaye de se convaincre qu'elle va bien, qu'elle essaye d'oublier ce qu'il s'est passé et d'aller de l'avant, ses fréquentes crises de panique montrent clairement qu'elle ne va pas bien non plus. De plus, elle refuse de parler de ce qui est arrivé à sa soeur, même à sa psy, elle garde tout pour elle, ce qui l'isole des autres. 

D'ailleurs, le dialogue avec sa mère est complètement rompu. Elles ne se parlent pas, s'évitent même. Quand l'une essaye d'aller vers l'autre, de renouer le contact, l'autre l'envoie voir ailleurs ( enfin c'est principalement Sophie qui repousse sa mère systématiquement. ) Sa mère est impuissante fasse à son mutisme et à son rejet, et elle est elle même trop déprimée pour réussir à remonter le moral de sa fille. C'est pourquoi Sophie lui reproche plusieurs fois de ne pas s'occuper d'elle, de ne pas s'en soucier, et a l'impression que sa mère aurait préféré que ce soit elle qui meure et pas sa soeur. Néanmoins, au fur et à mesure du livre, elles parviennent très lentement à se retrouver et à renouer le dialogue. 

Pour ce qui est de ses amis, Sophie s'éloigne malgré elle de sa meilleure amie de toujours Abigail. Celle ci aimerait aider Sophie à aller mieux, mais ne sait pas comment faire, d'autant qu'elle ne l'aide pas en ne lui parlant pas de ce qui s'est passé et de ce qu'elle ressent. Le fait qu'elles se sont éloignées à également conduit Abi à se rapprocher de Megan et Zara, deux filles que Sophie n'aiment pas ( enfin surtout Megan ). Cette dernière a une mauvaise influence sur Abi, mais Sophie est si centrée sur son malheur qu'elle ne voit pas tout de suite que sa meilleure amie ne va pas bien non plus. D'ailleurs, Abigail le lui reprochera lors d'une dispute qui les éloigneras pour de bon. Le détachement de tout de Sophie et son refus de parler, et les mauvais comportements d'Abigail ont momentanément raison de leur amitié. 

Sophie peut néanmoins compter sur le soutient de Rosa-Leigh, qui vient d'arriver dans sa classe et avec qui elle se lie d'amitié rapidement. Celle-ci lui fait découvrir le monde de la poésie, et l'aide à aller mieux et à se changer les idées. 

La mère de Sophie remonte peu à peu à la surface elle aussi au fil du livre, en partie grâce à son ami Robin.   

Plus généralement, j'ai trouvé ce livre très bien écrit. Les personnages sont attachants,  l'histoire est touchante et le sujet assez original. De plus j'ai trouvé qu'Alice Kuipers restituait vraiment bien les sentiments des personnages, leur détresse, leur tristesse, et leur lent retour à la vie.  

J'ai également aimé le récit des souvenirs de Sophie de quand sa soeur était encore là, ils permettent de se rendre compte à quel point elle et sa mère aimait Emily, et à quel point elle avait une place essentielle dans leurs vies. 

Et j'ai aimé l'ambiance un peu morose du livre qui colle bien au sujet et à la façon dont Sophie se sent ( il pleut tout le temps, le ciel est plein de gros nuage gris... ) 

En résumé, cette lecture a été une bonne surprise, j'ai passé un bon moment en le lisant, c'est un livre très bien écrit et émouvant, qui se lit plutôt rapidement. :)